
Où vont les fonds de l’UE consacrés au «développement» en Afrique ?
L’UE rend les fonds de développement de plus en plus dépendants de la participation à la gestion des migrations. De plus, une partie croissante des fonds est détournée vers les technologies de surveillance et les «affaires de sécurité». L’argent circule principalement vers des États représentant des points de jonction de migration.

Qu’en est-il du développement, de la démocratie et des droits humains ?
Les conditions classiques de la coopération au développement – « bonne gouvernance », faible corruption, indigence – ont été en partie abandonnées. La volonté de l’État de jouer le rôle de portier pour l’UE vient maintenant en premier lieu. À cette fin, l’UE coopère également avec des dictateurs, des régimes autoritaires et des chefs de milice.

Qu’est-ce qui serait vraiment bénéfique pour les populations africaines?
La question est de savoir si les populations des pays africains sont réellement aidées par la soi-disant «aide au développement» ou si celle-ci favorise plutôt les gouvernements des pays respectifs, qui souvent comprennent une petite tranche de la population s’estimant supérieure et les grandes entreprises qui exploitent les matières premières. Les envois des migrantes (Remittances) favorisent le développement économique des pays pauvres bien plus que l’aide au développement mis en place par l’union européenne.

Qui bénéficie de l’armement et des contrôles des frontières ?
Pour fermer les routes vers l’Europe, les frontières africaines intérieures sont de plus en plus modernisées et les gardes-frontières africains sont formés. Des entreprises européennes de technologies de sécurité, souvent des entreprises de défense, reçoivent des commandes se chiffrant en milliards.

Qui sont les perdantes?
D’une part, l’UE finance l’Union Africaine, d’autre part, elle détruit les processus d’intégration en armant ses frontières. Elle promeut des unités militaires et policières conjointes (en particulier la « Force conjointe du G5 pour le Sahel ») et les forme. En revanche, le passage officiel des frontières devient de plus en plus difficile, coûteux et dangereux pour les civils.