Journées d'Action à Dakar: 72h Push Back Frontex

août 16th, 2023 - écrit par: Boza Fii, Senegal

+++Deutsch unten+++

L'organisation de la société civile sénégalaise Boza Fii a organisé une action de 72 heures dans la banlieue de Dakar au début du mois. Par cette action, ses membres dénoncent la présence de Frontex dans le pays et, plus largement, le régime mondial de mobilité asymétrique. Ici, nous publions le discours prononcé lors de la conférence de presse qui a ouvert les journées d'action. Vous pouvez le regarder en ligne ici.

"Vous surveillez les frontières, nous vous surveillons

Nous BOZA FII, nous nous engageons dans le domaine de la fuite et de la migration. Nous soutenons les migrants de retour volontaire, les migrants qui ont été expulsés vers leur pays d'origine et confrontés à un manque total d'assistance. Ainsi que les amis et familles de ceux qui sont disparus en mer méditerranée et aux frontières, dans leur douloureuse quête de réponses. Mais aussi promouvoir le droit à l’identité et à la dignité pour toutes les victimes de nos frontières, et le droit de leurs familles à savoir. Nous voulons œuvrer au meilleur respect des droits de ces personnes, non seulement fragilisées par les drames de la migration mais aussi souvent stigmatisées dans leur propre communauté. Nous souhaitons également encourager la production de connaissances et promouvoir l'objectivité du débat sur les migrations et les échanges internationaux afin d'affronter ensemble les réalités mondiales.

Nous nous engageons pour lutter contre les politiques frontalières et pour la liberté de circulation de tout un chacun.

Depuis la création de l'association en septembre 2020 nous avons beaucoup fait des recherches sur le déploiement de frontex au Sénégal. C'est en juin 2022 que nous avons senti l'intérêt de créer des synergies de lutte contre frontex au Sénégal et notre 1ère action 72h PUSH BACK FRONTEX était en fin septembre 2022. L'idée était d'abord de sensibiliser la population sénégalaise du danger de l'agence meurtrière des contrôles des frontières de l'UE (FRONTEX). C'est vrai qu’au Sénégal personne ne parle de Frontex et ne connaissent peut-être pas cette agence que nous considérons criminelle. Nous avons senti cette ignorance de la population dans les politiques migratoires du Sénégal et nous voyons important de faire savoir à notre gouvernement que nous ne sommes pas d'accord pour le déploiement de frontex au Sénégal et de leur faire savoir que nous connaissons ce que frontex fait dans la Méditerranée, dans la mer Egée et dans les frontières.

Depuis quelques années, des plans de restrictions du droit à la libre circulation sont en phase de briser le tissu socio-économique des communautés à travers une intelligence dénommée " Frontex " savamment déployée en Afrique à travers une certaine cellule dite " des gestions de risques liés à la migration irrégulière " et une présence d'officiers de liaison. La mission de l'équipe conjointe d'investigation composée des éléments de la police espagnole " Guardia Civil ", française et de la gendarmerie nationale sénégalais. Un tels dispositif déployé en Afrique de l'Oouest et particulièrement au Sénégal depuis 2017 avec tout ce qu'il compte comme moyens de dissuasion, de contrôle voire de répression entretenu par un budget faramineux et d'une armée propre composée de milliers d'hommes étrangers à celle du Sénégal dans un tout proche avenir, ne constituent ‘il pas en lui-même la source de tous les risques imaginables?

Programme: 72h Push Back Frontex

Le programme des journées d'action

Le renforcement du contrôle aux frontières (mer, terrestre, aérienne) au Sénégal et entre les états de la CEDEAO à travers le système MIDAS (Migration Information and Data Système) spécialisé dans le partage des informations sur la surveillance territoriale à travers des données biométriques initié par l’organisation internationale pour les migrants (OIM) ne saurait etre sans conséquences sur la liberté de circulation, que beaucoup de pays ne font pas partis et le déploiement des garde-côtes nourrissent les débats dans le cercle de la société civile active dans la question du droit à la mobilité des personnes. Cette logique n'a pas laissé indifférent le gouvernement du Sénégal en le poussant à restructurer des ministères et mettre en place des institutions de défense et de promotion des humains tels que le ministère de la justice, la commission nationale des droits des hommes qui bafouent chaque jours les droits des citoyens sénégalais.

Push Back Frontex: Screening
Push Back Frontex: Screening

Projection de films à Keur Massa

Si nous avons inscrit dans notre agenda la question de la libre circulation dans l'espace CEDEAO, ce n'est nullement un fait de hasard. BOZA FII interpelle les consciences de tous les mouvements et les forces vives qui militent pour un monde juste et respectueux des valeurs humains telles que contenues dans les instruments de protection et de la valorisation de l'êtres humains (Loi n°1981/47 du 2 juillet 1981 au Sénégal, la charte africaine des droits de l'homme, les textes de la CEDEAO, le droit à la libre circulation article 12.1, le principe respect de l'égalité dans la procédure d'expulsion article 12.4, l'interdiction de l'expulsion collective non-nationaux article 12.5, de l'Union africaine, de la déclaration universelle des droits de l'homme, et bien d'autres). En dépit de l'existence de tout cet arsenal juridique et institutionnel, au mois de juillet le Sénégal refoule illégalement des ressortissants guinéens. Ce pendant les activités de Frontex au Sénégal impactent depuis des années par un certain nombre de constats qui mettent à rude épreuve la liberté de circulation des personnes à l'intérieure du Sénégal, de ses frontières de manières générale. Les départs au Sénégal vers le nord via le Sahara et par la mer sont une parfaite illustration et les événements du 24 juin 2022 dans les enclaves de Melilla constituent une alerte sans précédent, celle du 14 juin 2023 dans les eaux du Grèce et récemment les naufrages répétitifs du mois de juillet au Sénégal.

A partir de 2022 pèse la menace d'un accord entre l'Union européenne et la République du Sénégal qui permettrait à l'agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, de s'implanter définitivement dans le pays. Il s'agit d'une avancée importante dans le processus d'externalisation des frontières par la Forteresse Europe, qui concernerait pour la première fois un pays non frontalier. Le premier pas dans cette direction a été fait en février 2022 quand, lors d’une visite à Dakar, YIVA JOHANSON Commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, a proposé le déploiement au Sénégal de Frontex pour contrôler le « trafic d’êtres humains » par les embarcations qui partent vers les Canaries. Dans sa déclaration elle affirme qu’avec l'accord du gouvernement sénégalais, l'agence pourrait envoyer des équipements de surveillance des frontières telles que des drones, des navires, et même du personnel frontex pour lutter contre les départs du Sahel.

Push Back Frontex_2

Liste des morts aux frontières

Mais d'après une investigation que nous avons faite frontex a déjà commencé à opérer et exercer sur les côtés Sénégalaises.

Nous avons questionné quelques personnes qui travaillent dans la marine ainsi que la police Sénégalaise et ils nous ont confirmé qu'il y a des opérations conjointes de Frontex ici.

Malheureusement rien n'est écrit dans les médias locaux et même dans les plates-formes de communication du gouvernement.

Frontex est présent au Sénégal (comme en Mauritanie) depuis presque vingt ans. Le 20 juin 2006 Frontex a communique à Madrid le début de l’opération Héra, qui a démarré en juillet de la même année. Sous la coordination de la Guardia Civil et de la Policia Nacional espagnoles, Héra a permis à Frontex de commencer à patrouiller et opérer dans les zones maritimes sénégalaises (comme du Cap-Vert et de la Mauritanie). Initialement, l’opération Héra I, qui avait un budget de 370.000 euros, visait simplement à identifier les départs au Sénégal en 2006 Barça ou Barzahk* et la nationalité des personnes arrivant en Espagne pour en faciliter les expulsions par des vols collectifs. C’est avec Héra II que la police frontalière a tôt amplifié son pouvoir: L’opération s’est dotée pour la première fois de 3 bateaux, un hélicoptère et deux avions, pour un budget bien plus significatif de 3.2 millions d’euros. C’est par cette manière qu’après sa création en 2004, Frontex s’est configuré et consolidé comme acteur qui, même en dehors de l’Europe, identifie, bloque, emprisonne et déporte les personnes qui cherchent à rejoindre l’Europe par la route atlantique. A l’époque, la France et l’Espagne avaient permis l’insertion de Frontex sur le sol sénégalais en s’offrant de l’héberger au niveau logistique dans les structures militaires françaises à Dakar.

En 2017, Frontex a lancé le projet AFIC (Communauté du renseignement Afrique-Frontex) en 8 pays africains: Cote d’Ivoire, Gambie, Ghana, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal et Togo. Maintenant ce réseau compte la participation de 29 pays africains. Sous prétexte de « collecter et d’analyser des données sur la criminalité transfrontalière et soutenir les autorités impliquées dans la gestion des frontières. En 2019 au port de Dakar, dans le siège du Commissariat spécial de police du port de Dakar, frontex et le gouvernement du Sénégal ont inaugurés la cellule d’analyse des risques qui est censée collecter des données stratégiques pour la gestion de la sécurité des frontières. On sait très bien que les risques dont on parle ne sont pas les morts en mer, mais plutôt le fait que des citoyens africains puissent rejoindre le territoire européen.

En plus, dès 2020, réside stablement auprès de l’Office de l’Union Européenne à Dakar une liaison officiée de Frontex. Et l’état du Sénégal continue de médiatiser le blocage de départs collectifs en pirogue grâce au dispositif Frontex.

C’est d’ailleurs sur ces présupposées qu’ils ont mis en place un programme spécifique, qui s’est conclu à Décembre 2022

Pour revenir à l’actualité, donc, le 7 juin 2022 la Commission européenne a rédigé une « Fiche action sur le Sénégal : renforcement de la coopération avec l’agence Frontex », qui préparait les directives pour négocier l’accord que le Consul d’Europe a soumis à l’Etat du Sénégal pour validation. Ces directives prévoient que les officiers de Frontex seront autorisés à porter des armes et à les utiliser. En outre, on voudrait garantir aux membres du corps de Frontex une immunité totale vis-à-vis de la juridiction pénale et civile de la République du Sénégal. C’est la police coloniale qui revient claire et nette en Afrique. Permettez-nous de vous rappeler certains points essentiels de l'accord avec frontex. Le déploiement de frontex au Sénégal est donc un risque et non une solution pour le pays. En fait, cette installation pourrait également empiéter sur la souveraineté d’un pays et entraînera encore plus de violations des droits des senegalais.

Le déploiement de Frontex sur la façade maritime pourrait entraver ces libertés professionnelles aux pécheurs sénégalais et du CEDEAO acquises depuis 1979 sous prétexte de lutter contre le trafic de migrants. On peut également dire l’installation de Frontex sur la route du Sahara à partir du Sénégal et de la Mauritanie afin de compléter le contrôle sur les zones territoriales d’Afrique du Nord. Cela semble être une suite logique du cadre opérationnel de la stratégie d’externalisation des frontières de l’Union européenne. Ces mécanismes d’intervention de la part de l’Union européenne ne sont pas nouveaux. La lutte contre la pêche illégale a déjà été utilisée comme prétexte. Les accords entre le Sénégal et l’union Européenne ont substantiellement modifié le modèle de pêche artisanale et ont diminué les captures et les revenus des pêcheurs artisanaux qui représentent 17% de la population active sénégalaise. Ce sont les bateaux de l’Union européenne et de la Chine qui semblent profiter aujourd’hui des ressources de cette côte. Cela pousse de nombreux pêcheurs sénégalais à se rendre en Mauritanie et en Guinée Bissau dans des situations qui entrainent souvent des conflits entre communautés. Il faut se demander comment Frontex, dans ce contexte, pourrait- il intervenir face à ces différents acteurs. Il y a un fort risque de push back contre les pêcheurs artisanaux au motif qu’ils transportent des migrants. On court également le risque que Frontex devienne une sorte de « bras armé » pour les bateaux de pêche de l’Union européenne.

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Commémor'action (prières)

Depuis 2021, la Guardia Civil espagnole a déployé des navires et des hélicoptères sur les côtes du Sénégal et de la Mauritanie, dans le cadre de l’opération « Hera » mise en place dès 2006 (l’année de la « crise des pirogues ») grâce à des accords de coopération militaire avec les deux pays africains, et en coordination avec Frontex.

Ainsi nous comptons faire cet événement chaque année au Sénégal jusqu'à l'abolition définitive de Frontex.

Nous ferons jaillir la lumière, au grand jour que la politique migratoire de Frontex en Afrique et particulièrement au senegal n’est que la face cachée de l’iceberg.

Cette campagne a pour but de faire comprendre aux populations que l'agence européenne des soi-disant garde-côtes (Frontex) se déploie au Sénégal et de dénoncer comment l’UE collabore avec nos régimes complices tuant les personnes dans la méditerranée et dans les pays de transits."

*Barça ou Barzahk (Barçelone ou la Mort) était le slogan des migrant*es lors de la "crise des pirogues" de 2006

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Die senegalesische zivilgesellschaftliche Organisation Boza Fii organisierte Anfang des Monats eine 72-stündige Aktion in einem Vorort von Dakar. Mit dieser Aktion prangerten ihre Mitglieder die Präsenz von Frontex im Land und im weiteren Sinne das globale asymmetrische Mobilitätsregime an. Hier veröffentlichen wir die Rede, die auf der Pressekonferenz zur Eröffnung der Aktionstage gehalten wurde. Diese kann man sich auch hier online ansehen.

"Ihr überwacht die Grenzen, wir überwachen Euch

Wir, BOZA FII, engagieren uns im Bereich Flucht und Migration. Wir unterstützen Migrant*innen, die freiwillig zurückkehren oder die in ihre Heimatländer abgeschoben wurden und denen jegliche Unterstützung fehlt. Und wir unterstützen die Freunde und Familien derjenigen, die im Mittelmeer und an den Grenzen vermisst werden, bei ihrer schmerzhaften Suche nach Antworten. Wir stehen für das Recht auf Identität und Würde für alle Opfer an unseren Grenzen und das Recht ihrer Familien auf Information. Wir wollen uns für eine bessere Achtung der Rechte dieser Menschen einsetzen, die nicht nur durch die dramatischen Ereignisse auf ihren Migrationswegen geschwächt sind, sondern oft auch in ihren eigenen Gemeinschaften stigmatisiert werden. Wir wollen die Produktion von Wissen fördern und die Objektivität der Debatte über Migration und internationalen Austausch unterstützen. Nur gemeinsam können wir uns mit den globalen Realitäten konfrontieren.

Wir setzen uns für den Kampf gegen die Grenzpolitik und für die Bewegungsfreiheit aller Menschen ein.

Seit der Gründung des Vereins im September 2020 haben wir viel über den Einsatz von Frontex im Senegal recherchiert. Im Juni 2022 begannen wir Synergien im Kampf gegen Frontex im Senegal zu schaffen, und organisierten unsere erste 72- Stunden-Aktion PUSH BACK FRONTEX Ende September 2022. Unsere Idee war es, die senegalesische Bevölkerung für die Gefahren der mörderischen EU- Grenzkontrollbehörde FRONTEX zu sensibilisieren. Tatsächlich spricht im Senegal niemand über FRONTEX und vielleicht wissen die Menschen nichts über diese Agentur, die wir für kriminell halten.Wir haben dieses Unwissen der Bevölkerung in Bezug auf die senegalesische Migrationspolitik erkannt und halten es für wichtig, unsere Regierung wissen zu lassen, dass wir mit der Stationierung von Frontex im Senegal nicht einverstanden sind, und dass wir wissen, was FRONTEX im Mittelmeer, in der Ägäis und an den Grenzen tut.

Seit einigen Jahren ist die fortschreitende Einschränkung des Rechts auf Freizügigkeit innerhalb der westafrikanischen Wirtschaftsgemeinschaft (ECOWAS) eine Bedrohung für das sozioökonomische Gefüge dieses Staatenbündnisses, welches durch Akteure wie "Frontex" und die sogenannte Zellen zum "Risikomanagement im Zusammenhang mit irregulärer Migration" und durch die Präsenz von Verbindungsbeamten verschärft wird. Zudem gibt eine gemeinsames Ermittlungeinheit, das sich aus Elementen der spanischen Polizei "Guardia Civil", der französischen Polizei und der senegalesischen Gendarmerie zusammensetzt. Derartige Einheiten werden in Westafrika und insbesondere seit 2017 im Senegal eingesetzt. Diese nutzen alle Mittel der Abschreckung, Kontrolle und sogar Unterdrückung, unterstützt durch einen riesigen Haushalt. In Zukunft soll auch eine eigene Armee aufgestellt werden mit Tausenden von Männern, die nicht aus dem Senegal stammen - sind sie nicht selbst eine Quelle aller denkbaren Risiken?

Die Verstärkung der Grenzkontrollen (Meer, Land, Luft) im Senegal und zwischen den ECOWAS-Staaten durch das MIDAS-System, das dem Austausch von Überwachungsdaten anhand biometrischer Daten dient und das von der Internationalen Organisation für Migrantion (IOM) initiiert wurde, wird nicht ohne Folgen für die Bewegungsfreiheit bleiben, die in vielen Ländern nicht gegeben ist, und der Einsatz von Küstenwachen löst in Kreisen der Zivilgesellschaft, die sich aktiv für das Recht auf Bewegungsfreiheit einsetzt, Besorgnis aus. Diese Logik hat die senegalesische Regierung nicht unberührt gelassen und sie dazu veranlasst, Ministerien umzustrukturieren und Institutionen zur Verteidigung und Förderung der Menschenrechte einzurichten, die jeden Tag von den Behörden mit Füßen getreten werden, wie das Justizministerium und die nationale Menschenrechtskommission.

Dass wir die Frage der Freizügigkeit im ECOWAS-Raum in unsere Agenda aufgenommen haben, ist keineswegs ein Zufall. BOZA FII appelliert an das Gewissen aller Bewegungen und Kräfte, die sich für eine gerechte Welt einsetzen und die menschlichen Werte respektieren, wie sie in den Instrumenten zum Schutz und zur Aufwertung des Menschen enthalten sind (Gesetz Nr. 1981/47 vom 2. Juli 1981 im Senegal, die Afrikanische Charta der Menschenrechte, die Texte der ECOWAS, das Recht auf Freizügigkeit Artikel 12.1, der Grundsatz der Achtung der Gleichheit im Ausweisungsverfahren Artikel 12.4, das Verbot der kollektiven Ausweisung von Nichtstaatsbürgern Artikel 12.5, der Afrikanischen Union, der Allgemeinen Erklärung der Menschenrechte und viele andere). Trotz der Existenz dieses großen rechtlichen und institutionellen Arsenals schob der Senegal im Juli illegal guineische Staatsangehörige ab. Die Aktivitäten von FRONTEX im Senegal führen seit Jahren zu einer Reihe von Auswirkungen, die die Bewegungsfreiheit von Personen innerhalb des Senegal und an seinen Grenzen generell auf eine harte Probe stellen. Die Ausreise aus dem Senegal in den Norden durch die Sahara und auf dem Seeweg ist ein gutes Beispiel dafür. Die Ereignisse am 24. Juni 2022 in der Enklave von Melilla sind beispiellos und alarmierend, wie auch die Ereignisse vom 14. Juni 2023 in den Gewässern Griechenlands und gerade erst die wiederholten Schiffbrüche im Juli im Senegal.

Seit 2022 droht ein Abkommen zwischen der Europäischen Union und der Republik Senegal, das es der europäischen Grenzschutzagentur Frontex ermöglichen würde, sich dauerhaft in diesem Land niederzulassen. Dies wäre ein wichtiger Fortschritt im Prozess der Externalisierung der Grenzen durch die Festung Europa und würde zum ersten Mal ein Land betreffen, das nicht an seiner Grenze liegt. Der erste Schritt in diese Richtung wurde im Februar 2022 gemacht, als Ylva Johanson, EU-Kommissarin für Inneres, bei einem Besuch in Dakar den Einsatz von FRONTEX im Senegal vorschlug, um den "Menschenhandel" durch Boote, die zu den Kanarischen Inseln abfahren, zu kontrollieren. In ihrer Erklärung betonte sie, dass die Agentur mit Zustimmung der senegalesischen Regierung Ausrüstungen zur Grenzüberwachung wie Drohnen, Schiffe und sogar Frontex-Personal zur Bekämpfung von Abfahrten aus der Sahelzone entsenden könnte.

Nach einer Untersuchung, die wir durchgeführt haben, hat Frontex schon jetzt damit begonnen, an der senegalesischen Küste zu operieren. Wir haben einige Personen befragt, die bei der Marine sowie der senegalesischen Polizei arbeiten, und sie haben uns bestätigt, dass es hier gemeinsame Frontex-Einsätze gibt. Leider wird in den lokalen Medien und sogar in den Kommunikationsplattformen der Regierung nichts darüber berichtet.


Frontex ist seit fast 20 Jahren im Senegal (wie auch in Mauretanien) präsent. Am 20. Juni 2006 kündigte Frontex in Madrid den Beginn der Operation Hera an, die im Juli desselben Jahres startete. Unter Koordination der spanischen Guardia Civil und der Policia Nacional ermöglichte Hera Frontex die Aufnahme von Patrouillen und
Operationen in den Meeresgebieten des Senegal (sowie der Kapverden und Mauretaniens). Ursprünglich zielte die Operation Hera I, die 2006 mit einem Budget von 370.000 Euro ausgestattet war, lediglich darauf ab, die Barça ou Barzahk* aus dem Senegal ausreisenden Personen und die Nationalität der in Spanien ankommenden Personen zu identifizieren, um deren Abschiebung durch Sammelflüge zu erleichtern. Mit Hera II wurden die Befugnisse der Grenzpolizei erheblich erweitert: Die Operation verfügte zum ersten Mal über drei Boote, einen Hubschrauber und zwei Flugzeuge, für ein weitaus bedeutenderes Budget von 3,2 Millionen Euro. Auf diese Weise stellte sich Frontex erstmals nach seiner Gründung im Jahr 2004 als Akteur auf, der auch außerhalb Europas Personen identifiziert, blockiert, inhaftiert und abschiebt, die über die Atlantikroute nach Europa gelangen wollen. Damals ermöglichten Frankreich und Spanien die Einsetzung von Frontex auf senegalesischem Boden, indem sie sich bereit erklärten, Frontex auf logistischer Ebene in den französischen Militärstrukturen in Dakar unterzubringen.

2017 startete Frontex das AFIC-Projekt (African Intelligence Community - Frontex) in acht afrikanischen Ländern: Elfenbeinküste, Gambia, Ghana, Mauretanien, Niger, Nigeria, Senegal und Togo. Mittlerweile sind 29 afrikanische Länder an diesem Netzwerk
beteiligt – unter dem Vorwand, "Daten über grenzüberschreitende Kriminalität zu sammeln und zu analysieren und die an der Grenzverwaltung beteiligten Behörden zu unterstützen". Im Hafen von Dakar, im Sitz des Sonderkommissariats der Hafenpolizei von Dakar, eröffneten Frontex und die senegalesische Regierung 2019 die Zelle für Risikoanalyse, die strategische Daten für das Grenzsicherheitsmanagement sammeln soll. Es ist sehr wohl bekannt, dass die Risiken, über die wir sprechen, nicht die Toten auf See sind, sondern vielmehr die Tatsache, dass afrikanische Bürger europäisches Territorium erreichen können.

Außerdem gibt es seit 2020 eine offizielle Frontex-Verbindungsstelle, die dauerhaft beim Büro der Europäischen Union in Dakar angesiedelt ist. Und der senegalesische Staat berichtet weiterhin über die Blockierung von Massenabfahrten in Pirogen dank der Frontexmaßnahmen. Auf der gleichen Grundlage lancierte er ein eigenes Programm, das bis Dezember 2022 lief.

Kommen wir das aktuelle Geschehen zurück: Am 7. Juni 2022 verfasste die Europäische Kommission ein „Aktionsblatt zu Senegal: Verstärkung der Zusammenarbeit mit FRONTEX“. Damit wurden Richtlinien für die Aushandlung eines Abkommens vorbereitet, das der europäische Rat dem Staat Senegal zur Bestätigung vorlegte. Diese Richtlinien sehen vor, dass es den Frontex-Beamten erlaubt sein soll, Waffen zu tragen und zu benutzen. Darüber hinaus möchte man den Mitgliedern des Frontex-Korps völlige Immunität gegenüber der Straf- und Zivilgerichtsbarkeit der Republik Senegal garantieren. Das ist die Kolonialpolizei, die klar und deutlich nach Afrika zurückkehrt. Erlauben Sie uns, Ihnen einige wesentliche Punkte der Vereinbarung mit Frontex in Erinnerung zu rufen. Die Stationierung von Frontex im Senegal ist daher ein Risiko und keine Lösung für das Land. Tatsächlich könnte diese Einrichtung auch in die Souveränität eines Landes eingreifen und zu noch mehr Verletzungen der Rechte der Senegalesen führen.

Die Stationierung von Frontex an der Meeresküste könnte die Freiheiten der senegalesische und die seit 1979 bestehende Bewungsfreiheit ECOWAS unter dem Vorwand der Bekämpfung der sogenannten Schleuserkriminalität behindern. Man könnte auch sagen, dass Frontex auf der Sahara-Route von Senegal und Mauretanien aus installiert werden soll, um die Kontrolle über die nordafrikanischen Territorialgebiete zu vervollständigen. Dies scheint eine logische Folge des operativen Rahmens zu sein für die Strategie der Externalisierung der Grenzen der Europäischen Union. Diese Interventionsmechanismen seitens der Europäischen Union sind nicht neu. Der Kampf gegen die illegale Fischerei wurde bereits als Vorwand benutzt. Die Abkommen zwischen Senegal und der Europäischen Union haben das Modell der traditionellen Fischerei grundlegend verändert und die Fangmengen und das Einkommen der traditionellen Fischer, die 17% der senegalesischen Erwerbsbevölkerung ausmachen, verringert. Es sind die Schiffe aus der Europäischen Union und China, die heute von den Ressourcen dieser Küste zu profitieren scheinen. Dies veranlasst viele senegalesische Fischer, bis nach Mauretanien und Guinea-Bissau zu fahren, in Situationen, die oft zu Konflikten zwischen den Gemeinschaften führen. Es stellt sich die Frage, wie Frontex in diesem Kontext gegen diese verschiedenen Akteure vorgehen könnte. Es besteht ein hohes Risiko, dass traditionelle Fischer mit der Begründung, sie würden Migranten transportieren, in den Hintergrund gedrängt werden. Es besteht auch die Gefahr, dass Frontex zu einer Art "bewaffnetem Arm" für EU-Fischereiboote wird.

Seit 2021 hat die spanische Guardia Civil im Rahmen der Operation "Hera", die bereits 2006 (im Jahr der "Bootskrise") begann, Schiffe und Hubschrauber an den Küsten von Senegal und Mauretanien eingesetzt. Mit beiden afrikanischen Ländern gibt es Abkommen zur militärischen Kooperation, die in Abstimmung mit Frontex ins Leben gerufen wurden.

Also beabsichtigen wir, diese Veranstaltung jedes Jahr im Senegal durchzuführen, bis Frontex endgültig abgeschafft ist. Wir werden ans Tageslicht bringen, dass die Migrationspolitik von Frontex in Afrika und insbesondere im Senegal nur die Spitze eines Eisbergs ist.

Ziel dieser Kampagne ist es, der Bevölkerung deutlich zu machen, dass die europäische Agentur der sogenannten Küstenwache (FRONTEX) im Senegal stationiert ist und anzuprangern, wie die Zusammenarbeit der EU mit unseren Komplizenregimen die Menschen im Mittelmeer und in den Transitländern tötet."

*Barça ou Barzahk: Barcelona oder Tod war die Parole der Migrant*innen in der „Bootskrise“ von 2006